Chapitre 2

Enfer

Elle se réveilla avec un vif sentiment d'effroi, alors que le jour pointait à peine. Hermine se ressaisit : ce n'était qu'un cauchemar, rien de plus. Un cauchemar très effrayant. Il lui sembla qu'elle avait passé la nuit entière éveillée à entendre cette voix infernale, cette voix qui lui avait parlé d'horreurs en tous genres, de mort, de tristesse. Elle se dit qu'elle en parlerait à Kaësa quand elle irait l'aider à soigner le chasseur. Peut-être était-ce des souvenirs qui lui revenaient. Alors que les nagas mangeaient la viande non consommée de la veille, elles avaient eu la douce attention de prévoir un panier de fruits pour Hermine. Elles avaient l'habitude que les vendeurs itinérants humains ne raffolent pas de viande froide au petit matin. Une fois sa collation terminée, elle se rendit à la case de la cheffe.

Kaësa écouta attentivement le récit d’Hermine. Bien qu'elle ne fût pas familière des affections mentales et encore moins des amnésies, elle vérifia la bonne santé physique de la jeune femme et, comme tout semblait en ordre, elle donna à Hermine des baies qui aidaient à trouver un sommeil sans rêve, jugeant qu'elle n'avait fait qu'un cauchemar. C'est alors que le chasseur arriva. Kaësa choisit de laisser Hermine faire le bandage, tout en l'aidant, afin que la jeune femme se changeât les idées, la blessure de la naga ne nécessitant que de légers soins.

La tâche terminée, Kaësa fut extrêmement surprise de voir qu'Hermine avait effectué presque tous les bons gestes avec très peu d'indications, ce qui laissait supposer qu'elle avait des connaissances de base pour les premiers soins. Kaësa supposa alors qu'Hermine était sans doute une humaine instruite, ce qui n'était pas si courant. Elle envoya ensuite Hermine auprès des anciens afin qu'ils lui en apprennent davantage sur les plantes, notamment les plantes médicinales qui semblaient beaucoup l’intéresser.

La journée se déroula sans accroc. Hermine était une élève attentive : elle comprenait rapidement ce qui lui était demandé et n'hésitait pas à poser des questions pour approfondir ses connaissances. Alors qu'elle était seule à l'orée de la forêt, cueillant des fleurs pouvant servir à soigner les infections, elle entendit quelqu'un l'appeler. Elle se retourna, mais ne vit personne. Un rire cruel résonna dans les bois. Hermine commença à s'inquiéter : les nagas riaient en sifflant, mais cette voix n'avait aucun accent, ni aucun sifflement dans son souffle.

Elle serra le poing sur sa serpe de cueillette et observa les alentours à la recherche de l’intrus :

  • Oh, mais c'est que la petite chatte montrerait les crocs, s'amusa l'inconnu.
  • Montrez-vous, les nagas n'aiment pas qu'on rôde autour de leur village sans s'annoncer ! dit Hermine d'un ton qu’elle espérait autoritaire.
  • Allons, allons, ma petite Mimine, tu n’as toujours pas compris où j’étais ?
  • Si vous continuez à jouer au fantôme, je vais aller avertir les chasseurs. Eux, n'auront aucun mal à vous trouver !
  • En es-tu si sûre ?

Cette dernière phrase, l'inconnu la susurra suavement à l'oreille d'Hermine. Elle sursauta, pivota sur elle-même, mais ne vit que la forêt. D'instinct, elle regarda au-dessus d'elle, mais il n'y avait rien. Elle se demanda si certaines personnes étaient capables d'invisibilité. C'était la seule explication à ce qu'elle venait de vivre, aussi irrationnel que cela puisse paraître. Pourtant, elle avait honte. Honte de n'avoir pu voir cette personne, de s'être fait avoir, d'être terrifiée.

De retour au village, elle n'osa même pas en parler. Elle termina sa journée du mieux qu'elle put, feignant la bonne humeur et ne laissant rien paraître de sa détresse. Pourtant, à chaque minute qui passait, le monde semblait s'effondrer autour d'elle. Ce monde qui avait l'air parfait ... Était-elle réellement faite pour y vivre ? La soirée passa, puis la nuit tomba. Alors que toutes les nagas étaient profondément endormies, Hermine, elle, malgré les baies que lui avait données Kaësa, ne parvenait pas à trouver le sommeil et continuait à ruminer ses inquiétudes.

Lorsqu’enfin Morphée lui ouvrit les bras, la voix de ses cauchemars revint la hanter. Cette même voix que la nuit précédente, cette même voix qu’elle avait entendue dans la forêt. Elle comprit enfin où se cachait cet intrus. Même les meilleurs pisteurs du village n'auraient jamais pu le trouver, car il n'y avait pas d'intrus :

  • Je vois que tu m’as trouvé, Mimine !
  • En effet, et puisque maintenant je sais que tu n'existes pas, je peux sereinement t'ignorer, annonça Hermine en pensée.
  • Je n’existe pas ? Simplement parce que je suis dans ta tête, c'est cela ? Le problème, tu vois, c'est que tu es également dans ta tête. Es-tu bien sûre et certaine que ce soit moi le produit d'une imagination trop fertile ?

Une douleur foudroyante explosa dans la tête d'Hermine. Elle voulut crier et saisir son crâne entre ses mains, mais son corps refusa de bouger. Elle avait peur, elle souffrait, et pourtant, elle ne pouvait rien faire contre cela. La voix avait-elle raison ? Et si c'était elle, l'invention ? Cela expliquerait pourquoi elle ne se souvenait de rien. Soudain, la douleur cessa, aussi brutalement qu'elle avait commencé :

  • Tu acceptes beaucoup trop facilement, ce n'est même pas marrant, annonça la voix avec dégoût.
  • Qui es-tu ? Et sais-tu qui je suis ? demanda plaintivement Hermine.
  • Pour être tout à fait honnête ? Je ne sais pas, et je m'en moque. Tout comme toi, je ne connais rien à ce monde. Par contre, j'ai une envie folle de martyriser quelqu'un, et comme tu es la seule que j'ai sous la main…
  • Pourquoi moi ? Qu'est-ce que je t'ai fait ?
  • Toi ? Rien. Mais c'est dans ta tête que je suis ! Enfin bon, comme c'est à peine distrayant, et que j'ai besoin de connaître un peu plus ce monde, je ne te torturerai pas trop tant que tu en apprendras davantage sur cet endroit !
  • Je ne comprends pas, pensa-t-elle en hurlant dans sa tête.
  • Mais tu n’as pas à comprendre, juste à obéir et à subir. Au lieu de te poser des questions auxquelles jamais tu n'auras de réponse, profite des quelques minutes de répit que je t'offre gracieusement pour cette activité si chronophage que tu appelles « dormir ».

Tel un coup de massue, Hermine sentit le sommeil s'abattre sur elle. Elle oublia cette voix, elle oublia la peur et s’endormit, jusqu'à ce que, comme chaque nuit depuis son éveil dans ce monde, d'horribles cauchemars la reprennent. Le lendemain, la jeune femme se réveilla plus fatiguée que jamais. Il fallait qu'elle retourne voir Kaësa et qu'elles comprennent ce qui se passait. Aussitôt arrivée dans le petit bâtiment des soins, Hermine expliqua à la naga l'étendue du problème. Alors même qu'elle parlait, la voix dans sa tête ne cessait de la railler, si bien qu'Hermine fondit en larmes. Cela ne faisait même pas trois jours qu'elle avait repris conscience dans ce monde, et déjà ses nerfs la lâchaient.

Kaësa était désemparée. En général, les nagas n’étaient pas touchées par les affections de l’esprit, et les baies qu'elle avait fournies à Hermine avaient de puissantes vertus anxiolytiques. Son état devait être vraiment grave pour que cela n'eût aucun effet. Bien que réticente à cette idée, elle fit le choix de créer une potion bien plus puissante que les baies seules. C'était un traitement utilisé pour endormir les patients avant une amputation. Malheureusement, parfois, certains ne se réveillaient jamais.

Elle demanda à sa jeune apprentie de l'aider à préparer la décoction. Il était important qu'elle se change les idées et ignore la voix dans sa tête, surtout si, comme le lui avait expliqué Hermine, cette voix était d'une telle cruauté dans ses mots :

  • Ben voyons, Mimine, c'est ainsi que tu me remercies alors que je t'ai laissée dormir une heure entière cette nuit ?
  • Tu voulais que j’apprenne des choses sur ce monde, alors laisse-moi apprendre comment me débarrasser de toi !
  • Oh, c'est blessant ce que tu dis là, tu fais saigner mon petit cœur ! À moins que ce ne soit plutôt le tien.

Le cœur d'Hermine se serra, comme si une personne qu'elle aimait l'avait blessée. Elle ressentit un intense chagrin, qu'elle ignora tant bien que mal en se concentrant sur son ouvrage. La voix soupira d'un air déçu, et, puisque Hermine ignorait les atteintes physiques, elle reprit ses insultes de plus belle.

En dépit de l'acharnement qu'elle subissait, Hermine mena à bien sa tâche et réussit même à contribuer à la vie du village. Elle ne cacha à personne qu'elle était en proie à un esprit agressif dans ses pensées. Les nagas étaient très compréhensives et passaient beaucoup de temps à lui parler, la divertir, pour occuper son esprit. Elles comprenaient aussi qu’Hermine se mettait parfois à sangloter sans raison apparente.

Alors que le soir commençait à tomber, un ancien vint à sa rencontre. Il faisait partie des rares nagas à avoir vécu la majeure partie de sa vie dans une cité, loin au nord, au-delà de la mer. Là-bas, il avait vu de nombreuses espèces de créatures et de nombreuses maladies :

  • Lorsque je vivais là-bas, j’étais apothicaire. Je devais régulièrement me rendre dans un hôpital, un lieu où l’on rassemble les malades, et où de nombreux médecins travaillent. Il y avait un pavillon pour les malades souffrant de l'esprit. Nous les soignions avec l'alchimie et cela fonctionnait plutôt bien. Mais un jour, nous avons eu un cas comme le tien. Le pauvre avait l’esprit hanté par un démon.
  • Et… vous avez réussi à le soigner ?
  • Hélas non. Mais, contrairement à toi, je ne pense pas qu’il pouvait communiquer avec son démon.
  • Vous pensez que cela peut m'aider, de pouvoir dialoguer avec ? *Crois-moi que ça ne va pas t'aider, que tu m'ignores, me supplies ou m'attaques, cela me donnera juste envie de te torturer encore plus ! s'amusa la voix.*
  • Eh bien, peut-être n'es-tu pas sous l'emprise d'un démon, mais d'un daimon. Pour certains mages alchimistes, les daimons sont des esprits surnaturels nés de notre être, qui sont là pour nous aider, tandis que les démons sont des entités extérieures présentes uniquement pour nous détruire.
  • Alors je suis certainement hantée par un démon, car je ne vois pas du tout en quoi il m'aide !
  • Le démon ne peut entendre tes pensées et y répondre, car il te parle depuis l’extérieur de ton âme. Tu m'as bien dit que lui non plus ne savait pas qui il était ?
  • En tout cas, c’est ce qu’il m’a dit.
  • Peut-être cela vient-il de là. Je n'ai toujours qu'entendu parler des daimons, mais il paraît que certains mages ont réussi à les extraire de leurs esprits afin qu'ils les aident dans le monde réel. Si c'est bien un daimon que tu possèdes et s'il est bien devenu malveillant pour une raison que j'ignore, peut-être te sera-t-il possible de le chasser de ton âme.

Hermine remarqua alors que la voix ne s’était plus manifestée depuis que l'ancien avait évoqué la possibilité pour un daimon de venir dans le monde physique. À peine eut-elle pensé à cela que la voix lui répondit :

  • Et tu crois vraiment ce que dit cette vieille langue de vipère ? Tu ne te débarrasseras pas de moi comme ça, ma chère Mimine !
  • Ne crois pas que je ne creuserai pas cette piste juste parce que toi, tu n'y crois pas !

Un silence pesant se fit. Pourtant, l'entité cruelle qui habitait l'esprit d'Hermine n'était pas du genre à se taire après une réplique de la jeune femme.

  • Tu m’as dit t'acharner sur moi car tu n'avais personne d'autre à torturer, alors je vais me débarrasser de toi, te jeter dans le monde réel et m'en aller très loin de toi, daimon !
  • Tu ne sais même pas si je suis un « daimon », pas plus que tu ne sais si cette histoire d’exorcisme est réelle. Et puis, très sincèrement, j'ai commencé à prendre goût à ne martyriser que toi.

Cette dernière phrase parut si fausse dans la tête d'Hermine. Aurait-elle trouvé un désir chez cette entité, le désir de vivre dans le monde réel et de ne plus être prisonnière de la jeune femme ? Les questionnements d’Hermine n’empêchèrent pas la voix de reprendre, comme à son habitude, son lot d’insanités. Pourtant, cette fois, la jeune femme en était certaine, elle tenait une piste. Elle termina sa journée en ignorant du mieux qu’elle pouvait la voix qui résonnait dans son crâne et partit se coucher en priant pour que la potion de Kaësa fasse effet.

À peine fut-elle réveillée qu'Hermine s'empressa d'aller à la rencontre de Kaësa. La naga s'enquit de l’efficacité de son traitement. Malheureusement, cette potion, qui pourtant assommait même ses plus grands chasseurs, n'avait pu venir à bout des cauchemars provoqués par la voix qui hantait Hermine.

Cette dernière relata à la prêtresse des nagas ce que l'ancien lui avait expliqué la veille, espérant qu'elle puisse accomplir l’exorcisme.

  • Je ne suis qu'une simple guérisseuse, Hermine, il faut être un mage ou un dieu pour pratiquer un exorcisme !
  • Je ne comprends pas, ne m'avez-vous pas ramenée à la vie et transformée physiquement avec la magie ?
  • Ce n'était pas ma magie, mais celle d'Oeil-de-Feu. C'est de sa vie que la magie est née ce jour-là. Même si je connaissais le rituel, il serait inefficace pour te libérer de ce daimon.
  • Alors où pourrais-je trouver un mage ? *Pourquoi pas un dieu tant que tu y es, Mimine, se moqua la voix.*
  • Je ne sais pas.
  • Ils sont si rares que ça ?
  • Eh bien, je connais bien un ou deux mages, mais tout au plus savent-ils allumer la flamme d'une bougie s'ils se concentrent assez longtemps. Je doute qu'ils possèdent la puissance nécessaire pour résoudre ton problème.
  • Je veux essayer ! Je ne tiendrais pas une vie entière avec ce monstre dans mon crâne !

Kaësa se gratta une arcade, puis accepta d'envoyer Hermine à la rencontre d'un des mages qu'elle connaissait. Elle lui expliqua que ce dernier était l'Archidruide de la région, un loup-garou répondant au nom de Talaos. Ce dernier serait le plus à même d'aider Hermine, puisque c'était de lui que Kaësa tenait toutes ses connaissances médicales. La naga donna rendez-vous à Hermine le soir venu, afin qu'elle puisse partir dès le lendemain. Elle ne la laisserait pas partir seule, les routes n'étaient pas assez sûres ; ainsi, il lui fallait la journée pour préparer le voyage.

Bien qu’Hermine ait la volonté d'aider le village dans ses tâches quotidiennes, les nagas refusaient. Elles savaient qu'elle devait partir pour un trajet éreintant et qu'elle ne dormait que très peu depuis son éveil. Ainsi, toutes lui conseillèrent de tenter de se reposer pour cette fois, ce qu'elle n'eut d'autre choix que de faire. Comme elle s'y attendait, la voix ne lui laissa pas de répit, et elle ne put fermer l’œil. Mais au moins son corps se reposait, n'ayant aucun effort à fournir. C’était une bien maigre consolation.

Le soir venu, Hermine retrouva Kaësa dans la grande salle. Cette dernière était accompagnée de Scël, son petit frère. Derrière eux, contre le mur, étaient rassemblés des provisions et de l'équipement de voyage :

  • Nous avons tout préparé pour ton voyage : vivres et équipement. Scël s'est proposé de te guider et de te protéger. J'ai toute confiance en lui, et il te protégera mieux que je ne saurais le faire moi-même. De plus, il connaît les druides et pourra facilement t’introduire auprès d’eux.
  • Merci beaucoup à vous deux, merci de me consacrer autant de temps.
  • Tu ne crois pas si bien dire, répondit Scël. Le voyage ne sera pas de tout repos, nous nous rendons à Brocéliande, c'est à cinq journées de marche d'ici, et de plus des loups et des brigands traînent sur les routes.
  • Je … heu … je ne veux pas paraître défaitiste, mais ce n'est pas risqué comme voyage, seulement à deux ?
  • Oh, avons-nous l’air si faibles que ça ? s’esclaffa Kaësa.
  • Nous avons peut-être omis de te préciser une chose, ajouta Scël avec un sourire bienveillant. Aucun mortel et très peu d'animaux ne s'attaquent aux nagas dorées. Nous sommes venimeuses.
  • Je ne sais pas si, au final, cela me rassure ou m’inquiète, ironisa Hermine, mais au moins, ce ne seront pas les prédateurs que j'aurai à surveiller !

En guise de réponse, Scël feignit d’attaquer Hermine. Kaësa sourit en voyant cela. Scël et Hermine devaient avoir sensiblement le même âge. Pourtant, il était rare de voir son petit frère s'amuser ou même sourire. Aussi était-ce encourageant pour la grande prêtresse de le voir enfin se dérider et s'entendre avec quelqu'un de son âge.

Plus tard dans la soirée, alors que toutes les nagas dormaient, Hermine luttait pour trouver le sommeil. La voix de son daimon ne cessait de la tourmenter :

  • Un druide à peine capable d'allumer une bougie par la magie, crois-tu vraiment qu'il saura me réduire au silence ?
  • Tu dis cela, mais toi, tu n'es même pas capable d'en allumer une avec un silex.
  • Non, mais je pourrais te donner une sensation si glaciale dans le corps que tu te jetterais dans un feu pour te réchauffer.
  • Et tu mourrais avec moi.
  • Et même s'il était capable de m’exorciser, tu penses vraiment que faire un voyage de cinq jours, seule dans la forêt avec cette jeune naga dans la force de l'âge et venimeuse, de surcroît, est une bonne idée ?
  • Elles peuvent jeûner bien plus de cinq jours et nous avons des provisions. Puis, si elles avaient voulu me dévorer, elles l'auraient fait bien avant.
  • Oh pardon, j'ai mal formulé ma phrase. Une jeune naga mâle toute émoustillée par ses hormones, seule cinq jours avec une jeune demoiselle sans défense. C'est peut-être plus clair ainsi. C'est sans doute pour ça qu'il s'est proposé pour t'accompagner, tu ne crois pas ?
  • Non, je n'y crois pas, Scël est une personne gentille, pas un tordu comme toi.

La voix ricana. Bien qu'Hermine s’efforçât de ne pas y penser, elle avait semé un doute dans son esprit. Il était vrai qu'elle ne connaissait pas vraiment Scël. En fait, elle ne connaissait véritablement personne dans ce village, ni ailleurs. Quatre jours, cela n'était pas assez long pour connaître réellement une personne, un peuple. La voix dans sa tête se mit à lui raconter des scénarios tous plus sordides les uns que les autres sur ce qui se passerait sur le trajet, ou une fois arrivés à Brocéliande. Malgré cela, Hermine s’efforça de l’ignorer. Elle devait se débarrasser de cette entité dans son crâne.

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